Vous-même vous vivez depuis des années avec la menace terroriste, des fatwas qui ont été lancées contre vous et des   membres de votre famille. Comment s'habitue-t-on ?
  
  
  Personne ne s'habitue à vivre avec une menace, mais les menaces font partie de notre vie quotidienne. A partir du moment où vous   sortez de votre maison, vous prenez le risque d'être écrasé par une voiture dans la rue. Il est possible de faire les choses   intelligemment en s'efforçant de minimiser la prise de risque. Personnellement, je n'ai jamais voulu, ou jamais pu être indifférent. 
  
  
  Jamais je n'aurais imaginé que je verrais dans ma vie des petites filles se faire exploser vivantes dans des marchés, alors que des   hommes bien à l'abri appuient sur le détonateur. C'est une horreur absolue. 
  
  
  Et peu importe les dangers, nous avons tous le devoir de prendre nos responsabilités, de nous opposer. Personne ne le fera à notre   place. Je ne veux pas léguer à mes enfants un monde de peur. 
  
  
  Les gouvernements seront impuissants si les citoyens ne s'engagent pas. 
  Pour paraphraser votre Marseillaise, j'ai envie de dire à tous : 
  « Aux armes, citoyens du monde ! »