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Le régime iranien est
«source de déstabilisation»

Pour Reza Pahlavi, fils du Chah d'Iran :
Téhéran est indirectement responsable de l'émergence de l'Etat Islamique (Daesh)


INTERVIEW 
réalisée par 
Hélène SALLON

Le Monde
du mardi 7 octobre 2014
Le régime iranien est «source de déstabilisation»
Pour Reza Pahlavi, fils du Chah d'Iran, Téhéran est indirectement responsable de l'émergence de l'EI

En exil depuis 1979, Reza Cyrus Pahlavi, 53 ans, fils [aîné] du Chah d'Iran, est le président du C.N.I. (Conseil national iranien pour les élections libres). Cette coalition d'opposition, créée en avril 2013, compte dix-huit organisations politiques, allant des républicains aux monarchistes en passant par les sociaux-démocrates et des représentants du  « Mouvement Vert ».

[Le Roi de jure Reza Cyrus] Pahlavi revient pour Le Monde sur l'Etat islamique (E.I.), le dossier nucléaire iranien et la présidence de Hassan Rohani.




ENTRETIEN
Propos recueillis
par Hélène Sallon
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L'E.I. menace l'Irak et la Syrie ainsi que les pays voisins comme l'Iran. La stratégie de la coalition internationale vous semble-t-elle adaptée ?

Il faut chercher la source des crises actuelles. L'islam politique, la radicalisation, la déstabilisation de la région ont été provoqués par l'arrivée du régime islamique en Iran [Rappel  historique : l’ayatollah Khomeiny, imprécateur appelant au Jihad contre le Chah depuis Neauphle-le-Château avec le soutien de l’Occident, renversa la Monarchie perse plurimillénaire en février 1979].
Avant la Révolution [islamique] de 1979, le Moyen-Orient était une zone stable. La question de l'affrontement sunnite-chiite n'existait pas. Le radicalisme chiite du régime iranien [des ayatollahs], qui a toujours cherché à imposer son hégémonie régionale, a engendré une réaction au sein du bloc sunnite, qui s'exprime de la pire manière avec le radicalisme des groupes sunnites.
Si l'on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette, jamais cette crise ne sera réglée. C'est un peu comme faire la guerre aux moustiques sans assécher le marécage. Il faut une solution plus profonde qui repose sur deux facteurs : la libéralisation démocratique des pays de la région et la laïcité.
L'Iran, par son influence en Syrie et en Irak, n'a-t-il pas un rôle à jouer dans la résolution de ces crises ?

La République islamique a soutenu de façon claire le régime de Bachar El-Assad dans la répression de ses citoyens. Des milliards de dollars ont été envoyés, sans parler de munitions et d'armes, pour le soutenir contre l'opposition syrienne. La même chose en Irak.
Le régime des mollahs prétend pouvoir aider alors qu'il est lui-même la source de cette déstabilisation ! Il fait partie du problème et non de la solution.
Il n'y a aucun dialogue possible.

La survie de la République islamique dépend de la destruction de son ennemi : l'Occident avec toutes ses valeurs — droits de l'homme, libertés démocratiques, laïcité — qui sont un poison pour elle.

La solution est à trouver dans les peuples de cette région qui sont victimes de ces régimes. Ils sont vos meilleurs alliés naturels, mais ils ne sont pas intégrés au dialogue.
Les négociations sur le programme nucléaire iranien doivent s'achever le 24 novembre. Pensez-vous un accord final possible ?

Pensez-vous qu'un régime qui développe un programme nucléaire uniquement civil amènerait son pays au bord de conflits militaires et imposerait à son peuple les conséquences des sanctions économiques qui en découlent ? Il y a un manque de transparence sur ses intentions. Le dernier rapport de l'A.I.E.A. (Agence internationale pour l'énergie atomique) indique que les experts n'ont pas accès à l'information  nécessaire.
Récemment, M. Khamenei [le Guide suprême] a ordonné l'augmentation du nombre de centrifugeuses. Le régime maintient ses installations à Qom, Natanz et Arak. C'est contradictoire avec ses déclarations de développer uniquement du nucléaire civil.
Le régime cherche comme d'habitude à gagner du temps, pour faire de sa capacité nucléaire militaire un fait accompli. La seule façon d'éviter la prolifération nucléaire dans la région est de soutenir le peuple iranien dans ses aspirations démocratiques. C'est dans l'intérêt vital de l'Occident, comme de la Russie et de la Chine.
Pensez-vous que des sanctions soient la solution pour faire pression sur l'Iran ?

La stratégie est mauvaise. Si les sanctions sont appliquées dans l'espoir d'un changement de comportement du régime, cela signifie que l'on n'a pas encore compris que ce régime ne peut pas changer.

Une politique de sanctions n'est efficace que si l'objectif est d'aider le peuple à parvenir à la démocratie. Car, finalement, le régime tient, et qui souffre ? Les gens disent: «On est prêt à se serrer la ceinture, mais si cela nous aide à nous débarrasser de ce régime. »
Quel bilan tirez-vous de la présidence de Hassan Rohani, un an et demi après son élection ?

Dans la première année de la présidence Rohani, il y a eu plus d'emprisonnements politiques et d'exécutions que lors de la dernière année d'Ahmadinejad. C'était la même chose à l'époque de Mohammad Khatami [président iranien entre 1997 et 2005], qui lui aussi disait qu'il n'y avait pas de prisonniers politiques. C'est pourquoi qui représente le régime islamique — qu'il sourie un peu plus aux Nations unies ou qu'il soit plus antipathique — importe peu. TOUS servent la même dictature théocratique.
Les intentions de la République islamique sont par nature mauvaises. Dans l'islam chiite, la taqiya [ou ketman] (« dissimulation ») vous donne le droit de dissimuler vos intentions. L'Occident tombe dans ce piège à chaque fois.
Quelle alternative proposez-vous pour l'Iran ?

Le peuple iranien doit être maître de sa destinée. La seule façon d'y arriver est l'organisation d'élections libres.
Il n'y a pas, en [République islamique d’] Iran, d'espace de liberté politique qui permette de mesurer la volonté du peuple. Il faut aider la société à se libérer par un mouvement de désobéissance civile, non par des scénarios militaires ou de coup d'Etat. Le régime, miné par les dissensions, ne pourrait pas résister face à une nation qui se soulève.
L'instauration de la démocratie en Iran amènerait les puissances sunnites de la région au constat qu'elles n'ont plus besoin de faire contrepoids à la théocratie iranienne. Cela mettrait fin au conflit chiite- sunnite, à la discrimination ethnique ; la menace nucléaire disparaîtrait et le processus de paix israélo- palestinien pourrait enfin aboutir.
Pour atteindre cet objectif, le dialogue avec les nations démocratiques est primordial. Cet investissement n'a pas été fait. Ne trouvez-vous pas étrange qu'en trente cinq ans il n'y ait eu aucun dialogue officiel avec l'opposition démocratique iranienne, qu'elle soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays ?
Chaque fois que les peuples du Moyen-Orient demandent de l'aide, on les ignore, puis devant les conséquences catastrophiques, on réagit trop tard et trop faiblement. L'exemple de la crise et de l'émergence de l'E.I. sont parlants. Hélas, les Etats démocratiques n'ont pas de véritable vision stratégique sur ces questions.
Femme bravant  le danger, en Iran même, en brandissant le portrait de celui qui porte les espoirs des Iraniens épris de liberté et de laïcité.
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